L’obésité est souvent la source de diverses complications. Le syndrome de Pickwick, qui cause des somnolences et des problèmes d’oxygénation du sang, est un trouble méconnu, bien qu’il soit de plus en plus fréquent au sein de la population. Découvrez ses caractéristiques et ses différents traitements.
Syndrome de Pickwick : qu’est ce que c’est ?
Le syndrome de Pickwick, ou syndrome obésité-hypoventilation (SOH), est une maladie qui touche les personnes obèses et qui cause somnolences diurnes et difficultés respiratoires. Il a été décrit pour le première fois en 1956 par C.S. Burwell et ses collègues. Le nom Pickwick provient d’un des romans de Charles Dickens, « The Pickwick Papers », dans lequel un personnage gros et gourmand souffre de somnolences et s’endort fréquemment au cours de la journée sans pouvoir se contrôler.
Les caractéristiques du syndrome de Pickwick
Le SOH est strictement défini par l’association d’une hypoventilation alvéolaire chronique, d’une obésité et d’une absence d’affection respiratoire associée. Plus simplement, cette maladie provoque une incapacité à respirer profondément et efficacement chez les personnes atteintes, ce qui entraîne un apport d’air insuffisant dans les poumons. Les conséquences sont une diminution du taux d’oxygène dans le sang et une augmentation du taux de dioxyde de carbone (hypercapnie). Il ne doit pas être confondu avec le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), bien qu’il y soit souvent associé. En effet, ce dernier n’implique pas forcément l’obésité, au contraire du SOH.
La prévalence dans la population
Le syndrome de Pickwick était considéré, au moment où il a été décrit pour la première fois, comme particulièrement rare. Aujourd’hui, bien qu’on ne trouve que peu de données épistémologiques, sa prévalence est considérée comme en forte augmentation. Cela est lié à l’épidémie d’obésité qui atteint principalement les pays développés. En effet, plus la surcharge pondérale est élevée, plus le risque de SOH est important. Il touche principalement les personnes de plus de 50 ans, et est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes.
L’établissement du diagnostic
Dans un tiers des cas, le syndrome de Pickwick est découvert par hasard chez des patients admis à l’hôpital pour cause de décompensation respiratoire. Le diagnostic peut aussi être effectué à l’occasion d’un bilan d’effort, ou d’une consultation pour cause de troubles du sommeil et de somnolence diurne. Il est en outre parfois posé suite à un examen des gaz du sang artériel, souvent prescrit suite à la découverte d’un syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Enfin, le SOH est souvent la cause d’insuffisance cardiaque droite, ce qui peut être un moyen de le déceler chez un patient.
Syndrome de Pickwick : les traitements
Le syndrome de Pickwick étant associé à une obésité sévère, le premier traitement est la perte de poids. L’objectif dans un premier temps est d’atteindre un IMC inférieur à 30, pour ne plus être en obésité. Cela implique une prise en charge nutritionnelle par un professionnel et un accompagnement sportif. Cependant, il n’est pas forcément évident de perdre du poids. C’est pourquoi on utilise des méthodes de ventilation pour traiter les symptômes et améliorer la qualité de vie. La plus fréquemment utilisée est la respiration en pression positive continue. Le patient porte un masque pendant son sommeil, qui va maintenir ouvertes ses voies aériennes supérieures. Enfin, dans certains cas, il est possible d’opter pour des opérations chirurgicales, comme une ablation du voile du palais (uvulopalatoplastie) ou une trachéotomie.