Amelie Lens 24 octobre 2018

La somniloquie : qu’est-ce que c’est ?

La somniloquie, un mot barbare pour un simple trouble du sommeil. Un sommeil durant lequel le dormeur soliloque. Les causes sont diverses mais les remèdes, rares. Ce trouble n’est handicapant que pour les compagnons de vie du dormeur parleur. Quelques solutions peuvent être proposées.

Qu’est-ce que la somniloquie ?

Le mot somniloquie est formé de deux racines latines : Somnus (sommeil) et Loquor (parler) ce qui signifie donc, parler en dormant. Les mots ou phrases dites peuvent être plus ou moins distinctes. Beaucoup de mots sont injurieux ou orduriers. La somniloquie se manifeste généralement au moment du sommeil lent, c’est-à-dire l’étape des rêves. C’est ce qui la différencie de la catathrénie qui elle, apparait uniquement pendant le sommeil paradoxal et aucune parole ou son n’est compréhensible. Ce ne sont que des grognements plus ou moins effrayants. La somniloquie peut aussi se manifester par de simples sons, mais beaucoup plus soft, nous ne parlons pas ici des paroles qui elles sont plutôt hard.

Les symptômes et les causes

Nous sommes tous potentiellement somniloques. Cette parasomnie peut être observée chez les individus de tous âges. Il suffit de faire un peu de fièvre, d’être confronté à une situation stressante pour que notre esprit s’emballe en pleine nuit. C’est une forme de somnambulisme, la personne dort, elle ne se rend compte de rien. Le matin, elle n’a aucun souvenir de cet événement nocturne.
Certaines maladies psychiatriques ou des prises de médicaments peuvent déclencher des crises de somniloquie.

La quasi-totalité de la population est soumise un jour ou l’autre à la somniloquie mais un pourcentage très faible, 1,5 % seulement semble y être confronté au quotidien. Le rêve est tellement prenant, difficile à “vivre” que le dormeur s’extériorise, comme s’il devait relâcher une soupape. En période particulièrement stressante, les insultes ou paroles désobligeantes peuvent fuser. Tous les noms de petits oiseaux peuvent être égrenés au grand dam de celui qui dort à côté. Heureusement que l’on peut réveiller sans danger le dormeur un peu trop bruyant. Des gestes peuvent accompagner les paroles, surtout si le rêve ou plutôt le cauchemar, concerne une bagarre à mains nues. Les bras du dormeur peuvent alors s’agiter en tous sens et taper son voisin de lit, ou il peut se blesser lui-même contre un mur si le lit est proche de celui-ci.

Peut-on profiter de ma somniloquie pour m’interroger ?

Voilà une question à laquelle beaucoup pensent sans oser la poser. La réponse est simple : Non !

Il est impossible de pratiquer un interrogatoire sur une personne qui parle en dormant. Les paroles sont trop peu distinctes, il est difficile de construire des phrases entières. Bien sûr, on pourrait répondre par oui ou par non à des questions fermées, sur le principe, pourquoi pas ? Mais là encore, c’est non. Il faudrait faire l’effort de comprendre la question et d’y répondre, ce qui est impossible, hormis si l’on est sous hypnose. Le fait que l’on parle, c’est la conséquence d’un rêve trop intense et semblant réel. Pour que l’on réponde vraiment à des questions, il faudrait qu’elles soient en adéquation avec le rêve. Et comment la personne pourrait savoir de quoi l’on rêve si l’on ne fait que baragouiner des bribes de phrases ?

Quelques petits malins ont voulu faire croire à leur conjoint qu’il avait tout avoué pendant son sommeil. Et certains, sont tombés dans le piège. Bien sûr, on peut dire un prénom, une ville, un mot doux mais à côté de toutes les vociférations qui sortent, on voit bien que le rêve n’a rien de mirobolant.

De même, on ne peut être influencé par des paroles extérieures à notre rêve pendant que l’on parle. Les mots, les phrases ou les ordres que l’on nous dit n’auront aucun impact, ils peuvent juste nous réveiller.

Lorsque l’on est réveillé par quelqu’un alors que l’on est en train de rêver et parler, on peut se souvenir un court instant de ce à quoi l’on pensait. Comme le matin avec le dernier rêve interrompu par la sonnerie du réveil. Ni plus, ni moins.

Comment soigner la somniloquie ?

Comme pour tout trouble du sommeil, on doit préparer l’endormissement en se calmant. Il faut donc éviter tout excitant à consommer ou à pratiquer. On mange léger et pas trop épicé, on évite l’alcool, le café, le thé, on préfère de l’eau et une bonne tisane de camomille, verveine, tilleul ou même menthe, une bonne demi-heure avant de se coucher. Il existe des tisanes spéciales en herboristerie pour faciliter le sommeil, elles sont généralement à base de valériane ou/et d’aubépine et sont vraiment très efficaces.

Comme la somniloquie n’est qu’un trouble du sommeil, il ne peut être soigné, ce n’est pas une maladie à proprement parler. On ne peut que soulager l’entourage en préparant le sommeil du somniloque. S’il dort seul, il n’a aucune obligation d’améliorer son hygiène de vie, puisqu’il n’est aucunement touché par ce trouble. Il dort bien, il n’est pas fatigué au réveil et il ne se souvient de rien. S’il était indisposé par des réveils nocturnes, il ferait surement le nécessaire pour bien dormir.

On sait que la somniloquie n’est pas forcément au rendez-vous chaque nuit. Elle peut même ne se manifester que rarement, et en période de stress ou à l’occasion d’un événement qui a été généreusement fêté et arrosé. Dans ce cas, c’est le compagnon du dormeur en cause qui devrait préparer son sommeil en prenant son oreiller et aller dormir dans un lieu plus tranquille. Le dormeur incriminé ne prendrait alors de vraies dispositions que si le cas se produisait régulièrement.

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