Le nourrisson, jusqu’à l’âge de 2 mois, vit sur un rythme ultradien (inférieur à 24 heures). Toutes les 3 à 4 heures, cette cadence marquée par l’alternance alimentation-veille-sommeil se répète. On constate alors 4 stades de vigilance :
- veille calme ;
- veille agitée ;
- sommeil calme ;
- sommeil agité.
On observe également différentes phases durant les périodes de veille :
- éveil actif durant la tétée ;
- le bain ;
- le change ;
- éveil calme (l’enfant regarde, sourit et commence à babiller) ;
- éveil agité (pleurs, coliques,etc.).
Il est habituel, à cet âge, qu’une à deux fois par jour, l’enfant reste en phase d’éveil agité et ne s’endorme pas entre deux tétées. Il n’y a là rien d’anormal. Les mamans qui parfois s’en inquiètent doivent faire preuve de patience et s’adapter au rythme de leur bébé. Les rythmes circadiens ne sont pas encore établis à la naissance. Cela n’est qu’à l’âge de 3-4 semaines que ceux-ci commencent à apparaître. Le bébé est alors presque capable de distinguer le jour et la nuit. À ce stade, le soir l’enfant vit une période d’agitation à heures régulières, souvent confondue avec des coliques ou des maux de ventre. C’est seulement l’indicateur d’une maturation normale.
Pendant les premières semaines, il est donc inutile de vouloir décaler le sommeil du bébé, car il n’en est pas biologiquement capable. Il faut simplement s’adapter a son rythme, en étant capable de dormir la journée et être prête à le nourrir plus fréquemment la nuit. Dès leur naissance, certains nourrissons dormiront convenablement. En revanche, lorsque apparaît chez l’enfant cette irritabilité du soir, on peut l’aider en l’exposant plus souvent à la lumière du jour. De courtes mais fréquentes promenades en extérieur entre les siestes, seront dans ce cas, les plus appropriées. Il faudra ensuite veiller à ce que le nourrisson maintienne une activité plus réduite la nuit. À cet effet, on prendra soin de baisser la lumière, de ne pas engager de contact visuel, de ne pas le stimuler en engageant des jeux, etc. La maman peut également le réveiller occasionnellement durant la journée afin d’éviter qu’il ne dorme 4 ou 5 heures d’affilée. À cet âge, il ne sert donc à rien de vouloir imposer un rythme strict et déterminé.
C’est seulement à partir de 4 mois que l’on peut essayer d’aider l’enfant à se réguler sur des horaires de siestes et de repas. À partir de cet âge, cette régulation obéit à des facteurs environnementaux et externes.
Les parents doivent garder à l’esprit les 4 différents stades de sommeil ainsi individualisés :
- 1- L’endormissement (environ 5 % du temps de sommeil) ;
- 2- Le sommeil léger (environ 50 % du temps de sommeil).
Conscient de son environnement, l’enfant garde une activité mentale durant ces deux premiers stades.
- 3- Le sommeil lent profond : l’enfant est totalement immobile mais maintient son tonus (environ 25 % du temps de sommeil) ;
- 4- Le sommeil paradoxal ou sommeil des rêves (environ 20 % du temps de sommeil). Cette phase est marquée par une hypotonie, par des mouvements oculaires ainsi qu’une activité rapide sur l’EEG (électroencéphalogramme).
Entre 8 mois et 1 an, lorsque les cycles circadiens sont parfaitement installés, le bébé expérimente fréquemment, durant une période de 1 à 2 mois, un éveil calme aux alentours de 5 ou 6 heures du matin. Les parents ne doivent pas intervenir auprès de l’enfant, mais au contraire respecter cet éveil nocturne, au risque d’induire chez lui des troubles du sommeil secondaires.